All Africa
Landry, 14 ans, était enfermé dans la prison de Makala à Kinshasa, la capitale de la République démocratique du Congo. Il a pu s'échapper à la faveur d'un soulévement de prisonniers dans la nuit du 2 au 3 juillet dernier. Aujourd'hui, il témoigne.
Je m'appelle Landry Kiangebeni, j'ai 14 ans. Maman nous a laissé il y a 4 ans. Papa s'est trouvé une autre femme, et avec cette femme, moi, le courant ne passe pas.
Elle est tombée enceinte, et plus tard, lors de l'accouchement, elle fera une fausse couche et me soupçonnera d'être sorcier, disant qu'elle me voyait dans ses rêves essayant de l'étrangler. Papa m'enverra dans une église dit de réveil.
Là, j'ai fui pour le marché de Bayaka à Ngiri Ngiri. Dans ce marché, j'ai rencontré beaucoup d'enfants comme moi. Pour vivre, je rendais service aux vendeuses qui me payaient avec quelques billets de banques.
Si je me suis retrouvé en prison, c'est par hasard, car je n'ai rien fait. Je pense et je suis sûr que c'est Mamu [une femme à qui Landry rendait service, NDLR] qui m'a accusé à la police. Le dernier vendredi où je lui ai rendu service, ses pagnes ont été perdus. Moi, je sais qui a fait ça, mais elle m'a fait arrêter.
Des camions te ramassent sans jugement pour la prison de Makala
Ici, à Kinshasa, la police arrête des innocents et, sans être entendus, des camions te ramassent sans jugement pour la prison de Makala.
Dans cette prison centrale, c'était dur pour moi, mieux valait le marché de Bayaka que Makala. J'allais totaliser 5 mois au mois de juillet, sans avocat, nous étions nombreux dans cet état.
Abandonnés à nous-mêmes, nous ne mangions presque pas, le plus souvent c'était soit à 21 heures ou tard la nuit. Et c'était nous, les petits, qui devions porter le bois pour préparer les haricots dans de grosses marmites.
C'est par miracle que je suis à nouveau dans la rue. La nuit du 2 au 3 juillet dernier, il y a eu une révolte de détenus contre des mesures prises par l'actuel directeur de la prison. Les détenus estiment qu'elles violent les droits des prisonniers. Dans ce climat, les plus vieux que nous ont réussi à faire tomber le mur de la clôture qui n'était plus fort. La police avait lancé un lacrymogène et c'est dans ce flou que nous avons réussi à fuir la prison.
Maintenant, je cherche à faire autre chose. je compte quitté ici pour Tshangu [un des 4 districts de Kinshasa, NDLR] où des amis m'ont dit qu'il y avait une école de football rien que pour des enfants de rue.
Rentrer chez mon père, jamais, je ne l'envisage pas.
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