Le Monde
Les autorités pakistanaises ont ordonné dimanche 18 août la suspension temporaire des exécutions de condamnés à mort, qui devaient reprendre cette semaine après cinq ans de moratoire et malgré l'opposition de groupes dedéfense des droits de l'homme.
Le gouvernement du nouveau premier ministre pakistanais, Nawaz Sharif, avait refusé de reconduire en juin un moratoire de cinq ans sur la peine de mort dans l'espoir de durcir le ton contre les criminels et les groupes islamistes armés. Malgré ce moratoire, un soldat reconnu coupable de meurtre par un tribunal militaire, Muhammad Hussain, avait été pendu en novembre. Les premières exécutions de civils depuis plus de cinq ans devaient reprendre mardi, ce qui avait suscité l'indignation des familles des condamnés et des organisations de défense des droits de l'ho
Le bureau de Nawaz Sharif a indiqué dimanche que "toutes les exécutions"prévues au cours des prochaines semaines étaient suspendues "pour trois mois ou jusqu'à ce qu'il y ait une discussion [sur ce sujet] entre le premier ministre et le président", selon un communiqué. Or, le président pakistanais, Asif AliZardari, dont le mandat prend fin le 8 septembre, s'oppose à la peine de mort, contrairement à son rival, le premier ministre, Nawaz Sharif, vainqueur des législatives de mai.
LES TALIBANS MENACENT DE REPRÉSAILLES EN CAS D'EXÉCUTIONS
L'organisation Human Rights Watch et la Commission internationale de juristes (CIJ) ont demandé ce week-end au gouvernement de Nawaz Sharif de "déclarer un moratoire officiel, de commuer les peines de mort et d'abolir la peine de mort une fois pour toutes". "Il est absolument essentiel que les insurgés qui menacent et tuent des gens soient tenus responsables de leurs crimes. Le terrorisme ne sera toutefois pas défait par des pendaisons, mais par des mesures antiterroristes respectueuses des droits et des procès justes", a déclaré Ali Dayan Hasan, directeur de HRW pour le Pakistan.
Des tracts diffusés la semaine dernière dans les zones tribales semi-autonomes, un repaire des talibans situé dans le nord-ouest du Pakistan, à la frontière de l'Afghanistan, menaçaient le gouvernement de représailles si des insurgés étaient exécutés. "L'exécution de prisonniers sera considérée comme une déclaration de guerre, et la Ligue musulmane [PML-N, formation de Nawaz Sharif] devra en payer le prix", prévenait le pamphlet.
Au Pakistan, plus de 7 000 condamnés à mort sont actuellement incarcérés pour des crimes allant du meurtre à la profanation de la religion musulmane.
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