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lunedì 2 settembre 2013

Nigeria : les autorités du Nigeria doivent arrêter les exécutions

Amnesty International
Amnesty International et neuf organisations nigérianes de la société civile appellent les autorités du Nigeria à cesser immédiatement tout nouveau projet d'exécution des condamnés à mort dans le pays, et à réinstaurer un moratoire sur les exécutions en vue d'abolir la peine de mort. Les organisations sont notamment préoccupées par le sort de ThankGod Ebhos, qui a failli être exécuté le 24 juin 2013, au moment de la pendaison de quatre autres hommes à la prison de Benin City (État d’Edo).

Anciens poteaux d’exécution à
l’extérieur d’une prison à Lagos. © DR

D'après des informations non confirmées, les autorités de l'État d'Edo envisagent de demander à un tribunal de changer la méthode de son exécution (par pendaison et non plus par les armes). Le gouvernement de l'État d'Edo a ordonné à la prison de Benin de le transférer à l'État de Kaduna, où il avait été initialement condamné à mort.Les organisations condamnent également les exécutions de Chima Ejiofor, de Daniel Nsofor, d'Osarenmwinda Aiguokhan et de Richard Igagu le 24 juin 2013, qui ont eu lieu sans respect des procédures ni préavis à leurs familles ou à leurs avocats. En outre, et toujours contrairement aux normes internationales relatives au recours à la peine de mort, les corps des quatre détenus exécutés n'ont pas été restitués à leurs familles pour être inhumés, et ces dernières n'ont pas eu connaissance de l'emplacement de leurs tombes.

ThankGod Ebhos a échappé à la mort parce que les autorités de la prison ont compris que sa condamnation à mort requérait un peloton d'exécution, alors qu'elles le traînaient vers l'échafaud.

Selon diverses informations, les gardiens de prison ont tiré des gaz lacrymogènes dans les cellules des condamnés à mort le 24 juin parce que ceux qui devaient être exécutés refusaient prétendument de quitter leurs cellules. Les cellules des condamnés à mort sont petites. Six personnes s'y trouvaient en moyenne. L'usage des gaz lacrymogènes dans des espaces clos peut constituer une violation des droits humains. En effet, l'exposition à des irritants chimiques dans les bâtiments peut être mortelle ou provoquer des blessures graves. Ces gaz sont particulièrement dangereux pour les personnes en mauvaise santé.

Les gardiens de prison auraient également battu des détenus avant leur exécution, et aucun soin médical n'aurait été dispensé à ces derniers. Les autorités de la prison de Benin City n'ont ni confirmé ni démenti ces allégations.

Le fils de ThankGod Ebhos, Ebhodaghe Salomon, a expliqué à Amnesty International qu'il avait appris que son père allait être exécuté dans un journal local. « Ils ne nous appellent pas. Ils ne lui ont même pas demandé s'ils pouvaient contacter quelqu'un. Ils étaient sur le point de le tuer en secret », a ajouté Ebhodaghe Salomon.

Les organisations craignent que les autorités de la prison de Benin décident d'exécuter ThankGod Ebhos et 42 autres condamnés à mort actuellement détenus dans la prison.

Selon la loi nigériane et le droit international, les exécutions ne peuvent pas avoir lieu tant que des appels sont en attente.Plus de 1 000 personnes étaient condamnées à mort au Nigeria à la fin de l'année 2012. La plupart ont attendu entre cinq et dix ans, voire plus, avant de passer en jugement.
ThankGod Ebhos est dans le couloir de la mort depuis 17 ans. Il a été reconnu coupable de vol à main armée. On l'a également accusé de détournement de véhicule. Selon le jugement, la victime a été très grièvement blessée, mais a survécu.

Les organisations signataires s'opposent à la peine de mort en toutes circonstances. Elles estiment que le Nigeria utilise la peine de mort sans considération pour ses obligations en matière de droits humains.
Le 14 août 2013, 97 pays ont aboli la peine de mort pour tous les crimes, et 140 sont abolitionnistes en droit ou en pratique. En reprenant les exécutions, le Nigeria a rejoint la petite minorité (10 %) des pays qui persistent à mettre à mort des personnes chaque année.

La tendance mondiale à l'abolition se reflète en Afrique, où 37 des 54 États membres de l'Union africaine sont abolitionnistes en droit ou en pratique. Depuis 2000, le Burundi, la Côte d'Ivoire, le Gabon, le Rwanda, le Sénégal et le Togo ont aboli la peine de mort pour tous les crimes. En 2012, le gouvernement ghanéen a accepté la recommandation de la Commission de révision constitutionnelle concernant l’abolition de la peine de mort dans la nouvelle Constitution. Le Bénin est devenu le 77e État au monde à ratifier le Deuxième Protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, visant à abolir la peine de mort.

Amnesty International et une dizaine d’organisations appellent le Nigeria à prendre des mesures concrètes pour faire progresser l'abolition. Les gouvernements fédéraux et nationaux doivent mettre en place immédiatement un moratoire officiel sur les exécutions.

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