Entre 25.000 et 30.000 Burundais ont été expulsés de Tanzanie vers le Burundi en un mois, a affirmé la représentante du Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) au Burundi, décrivant une situation "dramatique".
"C'est difficile d'estimer exactement le nombre de Burundais déjà expulsés de Tanzanie, mais ils dépassent largement les 20.000 depuis un mois et se situent plutôt entre 25.000 et 30.000", a déclaré mercredi soir à l'AFP Catherine Huck.
La Tanzanie, terre d'asile de millions de réfugiés ayant fui les conflits à répétition de ces dernières décennies dans l'Est de l'Afrique, a entamé mi-août une vaste opération d'expulsion de Burundais, Rwandais et Congolais.
La Tanzanie présente ces réfugiés comme des illégaux, mais les expulsions, qui interviennent au milieu d'une grave crise diplomatique entre les présidents tanzanien Jakaya Kikwete et rwandais Paul Kagame, a pris les pays concernés par surprise.
Dès le 27 août, la Croix-rouge du Burundi avait estimé à environ 10.000 le nombre de Burundais expulsés de Tanzanie. Elle évoquait déjà une "situation humanitaire catastrophique".
Au départ, les expulsions semblaient désordonnées, mais ces derniers jours "les autorités tanzaniennes (les) organisent mieux, avec chaque jour quatre à cinq camions qui traversent la frontière, entrent au Burundi et déposent entre 400 et 500 expulsés", a poursuivi Mme Huck.
Plus de 10.000 expulsés se trouvent dans la province de Rutana (est), d'autres dans celles de Muyinga et Ruyigi (est) et Kirundo (nord-est), et depuis quelques jours dans la province de Makamba (sud-est), selon la même source.
A Rutana, "ils dormaient à la belle étoile, ayant perdu même leurs papiers", a décrit la représentante du HCR. "On nous a dit qu'une femme enceinte, malgré un début d'accouchement, a dû traverser la frontière et a accouché sous un arbre, dans des conditions évidement dramatiques."
Dans le camp de Kinazi, province de Makamba, Mme Huck a vu "200 personnes, arrivées depuis trois jours et qui étaient dans un état déplorable" car '"ils n'avaient pas d'eau, juste un peu de bouillie donnée par la Croix-rouge burundaise".
"Il faudrait absolument que les autorités burundaises organisent des convois pour acheminer ces expulsés dans leurs villages d'origine (...) mais les besoins sont énormes, donc la communauté internationale doit s'impliquer," a-t-elle appelé.
Bujumbura assure suivre la situation de près. Le président Pierre Nkurunziza s'est, selon son porte-parole, rendu fin août à Dar es Saalam, sans faire de déclaration.
Lors de la guerre civile au Burundi (1993-2006), la Tanzanie a abrité près d'un million de réfugiés burundais, dont la plupart ont regagné le pays, globalement pacifié.
Restent quelque 150.000 Burundais à qui la Tanzanie avait promis la naturalisation et des dizaines de milliers d'autres, considérés comme illégaux par les autorités tanzaniennes. La catégorie à laquelle appartiennent les récents expulsés reste incertaine.
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