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sabato 23 novembre 2013

Hong Kong : des milliers d'Indonésiennes victimes de traite et d'esclavage domestique

Amnesty International
Dans son rapport, «Exploited for Profit, Failed by Governments», Amnesty International montre comment des agences de recrutement indonésiennes et des agents de placement à Hong Kong se livrent à la traite de femmes indonésiennes dans le but de les exploiter et de les soumettre au travail forcé.
Travailleuses migrantes indonésiennes
 à Hong Kong © AI
On compte plus de 300 000 employés de maison étrangers à Hong Kong ; environ la moitié de ces personnes sont originaires d'Indonésie, et il s'agit dans une immense majorité de femmes.

Attirées par la promesse d'emplois bien rémunérés, ces femmes se retrouvent confrontées à une toute autre réalité.
Enfermées dans le cercle vicieux du travail forcé

En Indonésie, les personnes souhaitant être embauchées comme employées de maison à l’étranger sont obligées de passer par des agences agrées par le gouvernement, notamment pour une formation préalable à leur départ.
Lestari, 29 ans, a décrit ce qui s’est passé lorsqu'elle est arrivée au centre de formation : «J’étais sous le choc. Il y avait de grandes clôtures tout autour et toutes les femmes avaient les cheveux courts. On m’a donné un bout de papier avec quelque chose d’écrit en anglais. Je suis seulement arrivée à lire le nombre 27 millions. Le personnel m’a dit : " Vous devez signer ". Nous étions une trentaine ; nous avons fait comme on nous a dit. Après, ils ont expliqué " Ce que vous avez signé signifie que si vous décidez de partir, vous devrez nous payer 27 millions de roupies [soit environ 2 000 euros]. »
Systématiquement, ces agences, et les négociateurs qui interviennent en leur nom, trompent ces femmes au sujet des frais qu’elles devront verser et des salaires.
Ils confisquent leurs papiers d’identité et d’autres biens à titre de caution, et leur facturent des frais dont le montant excède ce qui est prévu par la loi. L'intégralité des frais doit être versée au début de la formation, d’où les lourdes dettes contractées par les femmes qui veulent se retirer.
"Les agents de recrutement et de placement portent atteinte de manière flagrante à des lois conçues pour protéger des abus les migrantes travaillant comme employées de maison. Du fait de l’inaction quasi-totale des autorités hongkongaises et indonésiennes, ces femmes continuent à être exploitées, sacrifiées sur l’autel du profit »

Norma Kang Muico, spécialiste du droit des migrants d'Amnesty International pour la région Asie-Pacifique.
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